« Alors l'Esprit dit à l'épouse : Viens !
Que celui qui a soif vienne,
que celui qui le veut, boive librement l'eau de vie. »                                                                                           
                                                                                                  (Ap 22 : 17)

 

 

 
 



Liberté et raison, fondements de l'homme


    Il y a chez l'homme, par création et ainsi par naissance, deux facultés par lesquelles l'homme se différencie des animaux. L'une de ces facultés, c'est qu'il peut comprendre, ce qui est appelée la rationnalité, qui est la faculté de son entendement. L'autre c'est qu'il peut librement penser, vouloir, dire et faire ce qu'il comprend, ce qui est appelé la liberté, qui est la faculté de sa volonté.

    Ces deux facultés sont par le Divin chez l'homme. Elles procèdent continuellement de Lui, et ne peuvent être ôtées à l'homme, sinon son humain périrait. C'est par elles et non sans elles, que l'homme peut être régénéré et c'est d'après cette conjonction qu'il vit éternellement. La demeure du Divin chez l'homme est plus proche, selon que l'homme, au moyen de ces facultés, ouvre les degrés supérieurs.

(DA 240, 264 ; DP 73)

     Tout libre (arbitre) appartient à l'amour au point que le libre et l'amour sont un, et comme l'amour est la vie de l'homme, le libre aussi appartient à la vie de l'homme. En effet tout plaisir que l'homme a, vient de son amour et agir d'après le plaisir de l'amour, c'est agir d'après le libre, car le plaisir conduit l'homme, comme un fleuve conduit ce qui est porté sur ses eaux, selon son cours.

 (DP 425)

     Chez l'homme, le libre vient de ce qu'il est dans le milieu entre le Ciel et le monde, et qu'il peut penser d'après le Ciel, au monde, et d'après le monde, au Ciel.

(DP 73, 142)

    L'homme, tant qu'il vit dans le monde, est tenu dans le milieu entre le Ciel et l'enfer, et de là dans l'équilibre spirituel qui est le libre arbitre.

    C'est pour qu'il y ait une conjonction réciproque avec le Divin qu'il a été donné à l'homme un libre arbitre, d'après lequel il peut s'engager sur le chemin qui conduit au ciel, ou sur celui qui mène en enfer.

(VRC 475-478 ; 371)

 
 

    Sans le don que le Divin nous fait de la liberté il n'y aurait point d'homme et encore moins d'humanité. C'est vraiment la faculté qui nous différencie fondamentalement du règne animal, qui est lui entièrement soumis à l'instinct et pour cette raison dans la perfection Divine de cette création. C'est ce qui fait aussi que l'homme est perfectible à l'infini, mais qu'il peut aussi se détruire de façon irrémédiable. C'est ce qui fait qu'il peut se rapprocher de sa Source, s'en tenir à distance ou même s'en détourner pour toujours. C'est ce qui fait qu'il peut être partenaire de lui-même et compagnon véritable du Divin qui est en lui.

    Pour Swedenborg, nous sommes libres avant toute chose, même si cette liberté est relative. Elle est la raison même de notre existence et la condition de notre devenir. Sans elle, le Créateur ne pourrait pas trouver dans sa créature humaine un vis-à-vis, un partenaire vivant et conscient ! C'est la raison pour laquelle le Divin veille constamment et jusque dans les moindres détails à préserver ce très subtil et fragile équilibre en nous entre Ciel et enfer, entre les forces de vie créatrices, les forces de lumière, d'amour et de sagesse, et les forces destructrices de mort et de ténèbres, d'avidité, de haine et de folie féroce. C'est cette subtile et délicate balance qui fait que nous sommes avant toute chose des êtres "libres", et donc responsables devant nous-mêmes et devant Dieu.


    

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