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Le corps spirituel
Une des premières choses qui frappe, lorsqu'on lit les descriptions des "premiers pas" du mourant dans l'autre dimension de ce monde, c'est l'énorme étonnement, souvent accompagné d'un extraordinaire sentiment de joie et de libération, que représente le fait de se voir et se sentir encore vivant. Tellement vivant que beaucoup ne réalisent pas immédiatement qu'ils viennent de mourir à ce monde et d'abandonner leur corps à la terre.
« Aussitôt que l'élément corporel de l'homme est refroidi, ce qui arrive après deux ou trois jours, l'homme est ressuscité. Alors il lui semble être à nouveau dans la vie du corps, et dans une vie tellement semblable, qu'il ne réalise pas tout de suite qu'il a quitté ce monde. »
(AC 2119 ; DA 390)
« J'ai conversé avec quelques ressuscités que j'avais connus dans le monde, le troisième jour après leur décès. Je leur racontai qu'on était à l'instant même en train de les enterrer. A ces mots, ils étaient frappés de stupeur, affirmant qu'ils étaient vivants et qu'on ne mettait dans la tombe que le corps qui leur avait servi dans le monde. Affectés d'une joie sans pareille de se savoir toujours vivants, ils voulaient que je dise à leurs proches qu'ils n'étaient pas morts, mais qu'ils vivaient toujours comme auparavant, n'étant que seulement passés d'un monde dans un autre.
Ils s'étonnaient beaucoup d'avoir été dans une telle ignorance et dans un tel aveuglement sur l'état de la vie après la mort. En effet, ceux qui n'ont pas cru ici-bas à une vie de l'âme au-delà du corps, sont extrêmement confus lorsqu'ils réalisent qu'ils vivent encore. »
(CE 312, 313, 452)
« Presque tous ceux qui, par la mort, entrent dans le monde spirituel, sont dans la stupéfaction quand, après la mort, ils se retrouvent vivants, et qu'ils s'aperçoivent qu'ils sont homme exactement comme auparavant. Qu'ils voient, qu'ils entendent, et qu'ils parlent, que leur corps a le sens du toucher, et qu'il n'y a absolument aucune différence. Ils sont alors stupéfaits de penser que l'Église ne sache rien de cet état de l'homme après la mort, ni rien au sujet du monde spirituel. Ils se demandent alors pourquoi cela n'est pas révélé aux hommes dans le monde, par des visions, vu que c'est quelque chose d'essentiel. »
(CE 456)
La seconde chose qui frappe le mourant fraîchement ressuscité, c'est de se retrouver, avec toutes ses facultés et tous ses sens dans un nouveau corps, presque identique à son corps terrestre.
« L'homme ressuscite aussitôt après la mort, et alors il se voit lui-même dans un corps absolument semblable à celui qu'il avait dans le monde, avec une force égale, avec des membres, des jambes, des pieds, des bras, des mains, une poitrine, un ventre et des lombes identiques. Il y a même plus, quand il se voit et se touche, il réalise qu'il est homme comme il était dans le monde. Tous les sens y sont même là, bien plus exquis et plus parfaits, parce qu'ils appartiennent à l'homme interne dégagé de l'homme externe. »
(AC 5078)
« Je puis affirmer que l'homme, dès qu'il meurt, est dans l'autre vie, et qu'il y vit esprit parmi les esprits. Que l'esprit de l'homme apparaît dans le monde spirituel dans une forme humaine, absolument comme dans le monde naturel. Il y apparaît lui-même et aux yeux des autres tout à fait comme un homme dans le monde, doué de tous ses sens internes et externes. Il jouit aussi de la faculté de voir, d'entendre, de parler et de sentir comme auparavant dans le monde, et il possède à un haut degré toutes ses facultés d'aimer, de penser, de vouloir et d'agir comme dans le monde. En un mot, c'est un homme quant à toutes choses en général et en particulier, excepté qu'il n'est pas enveloppé de ce corps grossier qu'il avait dans le monde. Il l'abandonne en mourant et ne le reprend jamais. Par conséquent la mort du corps est seulement le rejet des choses qui avaient servi pour l'usage dans le monde, et qu'en outre la mort elle-même est la continuation de la vie, mais dans un autre monde, invisible pour les yeux du corps terrestre, mais visible là, dans une lumière qui surpasse mille fois la lumière du monde. »
(AC 8939 ; DC 225, 46)
« Il n'y a point d'âme sans son corps, ni de corps sans son âme. Toute âme humaine, après avoir rejeté le corps matériel dont elle était revêtue dans le monde, est dans un corps spirituel. Penser qu'une âme puisse exister sans un corps est une erreur et une illusion. »
(DA 14)
On pourrait indéfiniment multiplier les citations qui affirment la réalité du corps spirituel et la continuité de notre personne par-delà la mort physique. Mais attention, il ne faut pas se méprendre. Nous y sommes, certes en apparence, identiques à ce que nous étions ici-bas, et en même temps plongés dans une dimension de réalité qui n'a plus rien à voir avec ce monde terrestre et qui obéit à de toutes autres lois.
« Néanmoins, entre la vie de l'homme dans le monde spirituel et sa vie dans le monde naturel, il y a une grande différence, tant quant aux sens internes que quant aux sens externes. Ceux qui sont dans le monde spirituel sentent, c'est-à-dire, voient et entendent d'une façon bien plus exquise. Ils pensent aussi bien plus sagement que lorsqu'ils étaient dans le monde, car ils voient dans la lumière du Ciel, qui surpasse de beaucoup de degrés la lumière du monde, et ils entendent aussi dans une atmosphère spirituelle qui surpasse de même de beaucoup de degrés l'atmosphère terrestre. La différence en ce qui concerne ses sens externes, est semblable à celle qui existe entre la clarté d'un ciel limpide et l'obscurité d'un ciel orageux, ou encore, entre la lumière du plein jour et celle du crépuscule.
Ils perçoivent dans le son de la voix, par exemple, et les paroles prononcées par un autre, les moindres détails de son affection et de sa pensée. Ils perçoivent dans la voix toutes les particularités des affections qui l'animent, et dans les paroles qu'il prononce, toutes les particularités de sa pensée, car son corps est spirituel, et par conséquent séparé ou purifié des choses terrestres. »
(CE 462, 461)
Dégagé de la lourdeur relativement grossière et obscure de ce corps et de ce monde matériels, une sorte de sublimation des sens s'opère, mais aussi de toutes nos facultés psychiques.
Prenons le temps maintenant d'évoquer une autre source, incontournable dans ce domaine, celle des personnes ayant vécu des "expériences proches de la mort", ou "NDE", (Near-Death Experiences). Voici un résumé du chapitre qui concerne le phénomène de "décorporation" qui suit les tout premiers instants de la mort et l'existence du corps spirituel. Il est emprunté à la publication qui pour la première fois fit, en 1975 aux États-Unis, et en 1977 en France, connaître au grand public ce nouveau phénomène des expériences vécues en état de mort clinique.
« Il n'y a pas de doute sur le fait que dans la majorité des cas, nous nous identifions nous-mêmes la plupart du temps, à notre corps physique. Bien entendu nous possédons une pensée, mais d'une façon générale nous avons tendance à attribuer à cette pensée un caractère plus éphémère qu'à notre corps. La pensée pourrait bien n'être que l'effet de l'activité électrique et chimique de notre cerveau qui n'est qu'une partie de notre corps. C'est pourquoi le mourant éprouve souvent une énorme surprise. Car à cet instant il peut fort bien se retrouver en train de contempler son corps vu de l'extérieur, observant les évènements et les personnes comme un spectateur.
En dépit de l'aspect surnaturel de ces états de décorporation, le phénomène s'impose au mourant avec une telle soudaineté qu'un certain temps lui est indispensable pour prendre pleinement conscience d'une situation aussi nouvelle. Il peut demeurer hors de son corps pendant un certain temps, s'efforçant de mettre de l'ordre dans son esprit, avant de se rendre compte qu'il est en train de mourir, et même peut-être déjà mort ! Lorsque intervient enfin cette prise de conscience, celle-ci provoque généralement une très vive réaction et suscite d'intenses pensées.
L'immense majorité des sujets affirment formellement qu'à la suite de leur décorporation ils se sont vus nantis d'un autre corps. Ce nouveau corps m'a été dépeint en termes très divers, mais on s'aperçoit vite que c'est toujours la même idée qui est exprimée dans chaque cas.
" Quand j'ai quitté mon corps physique, c'était comme si je sortais de mon corps pour entrer dans quelque chose d'autre. Je n'ai pas eu l'impression de n'être plus rien, j'avais un autre corps mais pas du tout un corps humain ordinaire, ça ne peut se décrire. J'étais d'ailleurs beaucoup trop fasciné par la vue de mon corps physique, et par tout ce qui se passait autour de moi, je n'ai donc pas tout de suite prêté attention à ce nouveau corps que j'avais."
" Je me rappelle les heures de ma phase critique dans la salle d'opération. Pendant ce temps je n'arrêtais pas de rentrer et de sortir de mon corps, que je pouvais très bien voir quand je me trouvais au-dessus. Mais dans ces moments-là, j'avais aussi un corps - pas un corps matériel - mais quelque chose que je pourrais comparer à un centre d'énergie. Je dirais que c'était une entité spirituelle par opposition à un être physique. Ce qui ne l'empêchait pas de comporter différentes parties."
" J'étais sorti de mon corps, en train de le regarder à distance, mais j'avais toute ma conscience, exactement comme dans la vie courante. Je me sentais une forme corporelle complète j'avais des bras, des jambes, et tout le reste - et pourtant j'étais dépourvu de poids. "
À maintes reprise, les intéressés m'ont rapporté que, une fois accoutumés à leur nouvelle situation, ils se sont découvert une pensée plus lucide et plus rapide que dans l'existence physique. Notre esprit devient merveilleusement clair. Les sens qui correspondent aux sens physiques de la vue et de l'ouïe demeurent parfaitement intacts dans le corps spirituel, et paraissent en fait considérablement aiguisés, bien plus parfaits qu'ils ne le sont dans l'existence terrestre. L'ouïe, par exemple, ne peut apparemment être désignée ainsi que par analogie, et la plupart des témoins disent qu'ils semblent plutôt percevoir directement les pensées de ceux qui les entourent, c'est une communication de conscience à conscience.
" Je ne les entendais pas sous une forme auditive comme je vous entends. C'était plutôt comme si je savais ce qu'ils pensaient, exactement ce qu'ils pensaient, mais seulement en idée, pas dans leur vocabulaire."
Dans cet état de décorporation l'individu est capable de voir les autres et de pénétrer complètement leur pensée, mais en revanche ceux-ci ne peuvent ni le voir ni l'entendre.
À mesure que le mourant s'enfonce de plus en plus dans l'expérience de la mort, vient le moment où d'autres entités s'avancent à sa rencontre. Ces derniers peuvent se présenter sous la forme d'autres esprits que le sujet a connus dans sa vie. Mais c'est plus fréquemment encore, une entité d'une nature très différente qui apparaît. »
("La vie après la vie", Dr Raymond Moody, Robert Laffont, Paris, 1977.)
Il est frappant de constater combien ces témoignages comportent de très nombreuses analogies avec les visions de Swedenborg, et parfois jusqu'au moindre détail.
Ces premiers pas dans l'autre dimension, "spirituelle" de cette réalité, sont donc bien souvent la prise de conscience :
-
que nous continuons à exister dans une autre dimension, encore proche de cette réalité.
- que nous y gardons notre identité ainsi que notre corporalité, sauf qu'elles sont d'une autre nature.
- que nous y jouissons de toutes nos facultés, mais portées à un bien plus haut niveau de perfection.
Ajoutons que ce nouveau corps-esprit est transparent à notre réalité, qu'il n'a pas de poids au sens où nous l'entendons, qu'il peut se déplacer à la vitesse de la pensée d'un lieu à un autre, d'une personne à une autre, et que nous y communiquons directement les uns avec les autres par la pensée.
Ultime consolation, ce nouveau corps ne connaît plus ni les mutilations, ni les handicaps, ni les maladies, ni les flétrissures de l'âge, qui pouvaient l'accabler sur Terre. Mais ces transformations, déjà radicales et impressionnantes, vont aller bien plus loin, au point de dépasser, comme nous allons le voir, tout entendement. Suite : La lumière
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