Dans les "reliquiae" sont contenus tous les spirituels Ce sont tous les états qui découlent des affections du bien et du vrai,
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Supra-conscience Toute vie spirituelle vient des "reliquiae". (AC 5898) Tout homme dans la Parole est appelé âme vivante, et ceci en vertu d'un principe de vie qui est en lui. Aucun homme ne peut vivre, ni encore moins vivre en tant qu'homme, s'il n'a pas quelque chose de ce principe de vie en lui, c'est-à-dire, s'il n'a pas quelque innocence, quelque empathie, quelque compassion, ou quelque chose de semblable ou qui en approche. (AC 1050) Les restes ou "reliquiae", désignent tous les biens et tous les vrais que le Divin insinue dans l'homme depuis son enfance jusqu'au dernier instant de sa vie. Ce sont ceux aussi qui lui sont enseignés dès son plus jeune âge et qui s'impriment ainsi dans sa mémoire. Ce sont aussi tous les états qui en dérivent, les états d'innocence pendant l'enfance, les états d'amour envers les parents, les frères et soeurs, les enseignants, les amis, les états d'empathie à l'égard du prochain et de compassion envers les pauvres et les indigents. Ces états, ainsi que les biens et les vrais imprimés dans sa mémoire, sont les "reliquiae" qui sont conservés et renfermés dans son homme interne, sans qu'il n'en sache absolument rien. (AC 2280, 561) Quand l'homme naît, il n'a de soi-même rien de ce qui appartient au bien, au contraire il est tout entier chargé par le mal héréditaire. Néanmoins en lui influe tout bien, par exemple, en ce qu'il aime ses parents, ses éducteurs, ses semblables, et cela d'après l'innocence. Ce sont là des biens qui influent du Divin par le ciel de l'innocence et de la paix, c'est-à-dire par le ciel intime, et l'homme en est ainsi imbu tandis qu'il est dans le premier âge de l'enfance. Plus tard, lorsqu'il grandit, le bien, l'innocence de cette paix de l'enfance, se retire peu à peu, puis autant il est introduit dans le monde, autant il est investi dans les plaisirs et dans les cupidités qui en proviennent. (AC 1906) Les restes, c'est-à-dire les vrais et les biens, sont cachés par le Divin dans les intérieurs de l'homme. Par les restes l'homme est préparé et initié à recevoir le bien et le vrai et c'est par ces restes que l'homme est régénéré, par conséquent initié à recevoir l'influx du bien et du vrai. C'est par eux donc que l'homme communique avec le ciel. . (AC 7831) Quand l'homme est dans le bien et dans le vrai d'après l'affection, ainsi d'après le libre, le bien et le vrai sont implantés, et quand cela a lieu les anges du ciel s'approchent de plus près, et se conjoignent à l'homme. C'est cette conjonction qui fait que les biens existent avec les vrais dans les intérieurs de l'homme. (AC 5897) C'est d'après les "reliquiae" conservés par le Divin, que l'homme peut être homme, c'est-à-dire, savoir ce que c'est que le bien et le vrai, réfléchir sur chaque chose, et par conséquent penser et raisonner, car ce n'est que dans les "reliquiae" que se trouve la vie spirituelle et céleste. (AC 468, 560) Moins il y a de "reliquiae" chez l'homme moins il est homme, et plus il y en a, plus il est homme. Il en est des "reliquiae" comme d'un astre, moins l'astre est grand moins il répand de lumière, plus il est grand plus il en répand. (AC 530) Que les vrais adjoints aux biens soient placés dans les intérieurs du mental naturel, et y soient conservés pour l'usage dans les combats spirituels lorsque l'homme est régénéré, c'est un arcane que peu d'hommes connaissent aujourd'hui. (AC 5342) |
Il était difficile de continuer ce périple dans les arcanes de la régénération, sans consacrer une page à la signification très particulière que Swedenborg donne à ce terme latin de : "reliquiae", traduit par "restes" en français, "remains" en anglais. Le terme français de "restes" n'est pas très approprié. D'après le dictionnaire, reste signifie : "ce qu'il reste d'un tout". La signification que Swedenborg donne à ce mot va bien au-delà de ces différents termes et de ces quelques définitions. Notons malgrè tout que c'est la définition philosophique platonicienne, donnée à réminiscence, qui s'en rapprocherait certainement le plus. Il y a un terme anglais qui désigne un concept central en psychologie holistique, qui correspond mieux je crois à ce domaine des "reliquiae", c'est celui des "peak experiences", qui donne en français : "expériences sommitales". Il désigne toutes les expériences que nous pouvons faire d'états de conscience altérés ou modifiés, je veux parler des états de conscience supérieure, qui nous permettent d'accéder à un niveau de réalité supra-normal ou supra-mental. "Peak experience" selon William James, "Igestalt", selon Frithjof Schuon, "expériences numineuses" selon C. G. Jung, ou encore "expériences de l'être essentiel" selon Karlfried graf Durckheim, pour ne citer que quelques auteurs de référence dans ce domaine. Ces expériences de perceptions, fréquentes durant l'enfance, plus rares pendant l'adolescence, sont généralement plutôt exceptionnelles à l'âge adulte. Elles jouent un rôle déterminant en cela qu'elles conditionnent nos affects les plus profonds, et par la suite les valeurs qui vont aimanter nos êtres et orienter nos vies. Les forces d'éveil spirituel nous arrivent donc par les deux faces de cette réalité. De l'extérieur, à travers notre environnement familial et social, nous recevons les biens et les vrais, tandis que de l'intérieur nous faisons l'expérience des états dérivés du bien et du vrai, qui influe du dedans. S'illustrant mutuellement, ils se rencontrent et s'unissent pour prendre vie en nous, assurant ainsi le lien entre les deux mondes, le monde naturel et le monde des esprits, symboliquement désignés par la Terre et le Ciel. C'est par le moyen de ces deux puissants leviers que sont notre volonté et notre discernement, que nous pourrons extirper en nous la racine du mal, redresser ces arbres renversés que nous sommes, la tête enfoncée dans les "externes" et les "terrestres" jusqu'au cou. Voyons comment va s'opèrer maintenant ce grand changement.
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