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Il y a deux mondes, le spirituel et le naturel, ces deux mondes sont tellement distincts qu'ils n'ont rien de commun entre eux, mais néanmoins créés tels qu'ils communiquent et qu'ils sont même conjoints par les correspondances. (DA 83) Toutes les choses qui sont dans le monde naturel « correspondent » à celles qui sont dans le monde spirituel, et cela parce que le monde naturel existe et subsiste d'après le monde spirituel. (AC 10057) Il n'existe rien dans le monde naturel qui n'ait une correspondance avec le monde spirituel. (AC 5377) Ainsi il y a correspondance entre les spirituels et les naturels, entre les choses qui appartiennent à la lumière du Ciel et celles qui appartiennent à la lumière du monde, et par cette correspondance il y a conjonction. (DADS 374 ; AC 1886-1889 ; 2989 ; 3225, 3337) Il y a correspondance des naturels avec les spirituels, correspondance des spirituels avec les célestes, et enfin correspondance des célestes avec le Divin même. Ainsi il y a des correspondances successives, depuis le Divin jusqu'aux derniers naturels. (AC 5131 ; 8615) Toutes les choses qui sont dans le corps humain ont une correspondance avec celles qui sont dans le Ciel. Il y a correspondance dans chacune des formes organiques dans le corps, jusque dans les parties de leurs parties, et aussi avec toutes les fonctions intérieures, affectives et intellectuelles. Tout ce qui existe dans le monde naturel correspond à des milliers et des milliers de choses dans le monde spirituel. (AC 2996, 4222, 4224, 6232) La science des correspondances a été la principale science chez les anciens, surtout en Orient, en Égypte et en Grèce. Chez les anciens cette science était bien connue, elle était même la science des sciences et si universelle, que tous leurs livres ont été écrits par correspondances. Aujourd'hui elle est au nombre des sciences entièrement perdues, surtout en Europe. Néanmoins, cette science l'emporte sur toutes les autres sciences, car elle était la science même des sages, elle est aussi la science angélique par excellence. (AC 3021, 5702 ; VRC 201 ; AC 2762, 2894, 4280 ; CE 87 ; DP 255) Le Ciel est conjoint à la Terre par les correspondances. Les correspondances ont une très grande force, c'est pour cela que la Parole a été écrite par de pures correspondances, de là son sens interne ou spirituel, dont on ne peut connaître ni la nature, ni à peine l'existence, sans la science des correspondances. Cette science l'emporte sur toutes les autres, puisque sans elle on ne peut pleinement comprendre la Parole. (AC 8615, 3131, 4280) |
La fameuse loi des correspondances de Swedenborg, qui a inspiré le très beau poème de Charles Baudelaire intitulé « Correspondances », ainsi que sa doctrine de la régénération, sont parmi ses enseignements les plus originaux et les plus fondamentaux. Sa « science des correspondance » aura d'énormes implications et constituera une des pierre angulaires et un des éléments d'influence majeurs de son oeuvre. Elle transcende totalement le cadre de la « science des symboles » en général, tout en l'intégrant entièrement. Telle ou telle chose n'a plus seulement une signification particulière, en vertu de tout un faisceau de références culturelles et historiques, mais parce qu'elle « incarne » une réalité spirituelle. Réalité qui se répercute, des niveaux de conscience et d'existence les plus élevés de la Création, de plans en plans, jusqu'à notre monde naturel, qui en est l'ultime maillon, le dernier réceptacle. Et c'est ce jeu de correspondances qui, de niveaux en niveaux successifs de réalité, relie tous les mondes entre eux et par lesquels ils communiquent les uns avec les autres. Cette science, nous dit-il, est depuis toujours la langue des Dieux, la langue des sages et des anges, celle avec laquelle « l'Ancien des Jours », par ses prophètes et jusqu'au Christ, s'est adressée aux hommes. De ce fait la Parole devient tout entière « parabole » de notre propre réalité intérieure. Elle nous permet d'ouvrir le grand livre de la Création pour en décrypter le langage universel, et nous faire comprendre le sens profond et ultime des choses. A présent, qu'un arbre soit l'expression d'une sagesse particulière, qu'un animal soit l'expression d'un amour de vivre précis, et qu'un paysage soit l'expression d'un état d'être, d'une mentalité spécifique, voilà qui peut avoir de quoi surprendre. Socrate nous dit bien que toute chose est l'expression d'une « idée », d'un archétype particulier, soit, mais comment l'identifier exactement ? Et bien grâce précisément à cette science des « correspondances ».
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